Chant 5 - désarroi dans nos rangs

Mois et années ont passé sur les contrées pommées
images

De nouvelles cuirasses ont accru la fierté
La vaillance des nôtres, inattendue, s'élance
Même si l'ennemi accroît sur nos ultimes terres l'ombre de sa présence
Nos nouvelles armes, troupes aguerries défilant en chansons
pods victorieux tallaidant la chair des nuées ennemies
promettent de prompts secours, des conversions en masses
ravivant l'espoir tombé pour les preux au plus bas
Las, nos généraux félins font preuve d'excellence
mais nos troupes divisées en leurs coeurs s'interrogent
dans les quelques fières citadelles à l'âme ardente
ou subsiste, victorieuse, notre bicolore bannière
qui dans les années de doute défit notre arc en ciel
mais ici pas d'alliance, l'âme est encore intacte
La conviction ferme, et le pas décidé
Nous regardons défiler les autres, en rangs serrés
Riant de leurs ardeurs, de leurs erreurs grossières
De leurs airs patauds, de leurs piètres manoeuvres
quant nous copier ils osent
Car leur nombre, écrasant, leur permet même médiocres
d'engloutir l'excellence sous le flot de leur uniformité
Mais ce jour nos vétérans, les meilleurs de nos hommes
Nos généraux félins silencieux sous leurs tentes
Nos citadelles vont bruissant de milles rumeurs fétides
Certains osent dire que le maître à penser, notre Californide
aimerait congédier l'âme de nos machines
autrefois louée, encensée, auréolée de gloire
par tous les opuscules annonçant nos victoires
retournés au néant sitôt mis sous nos yeux
La vaillance défaille dans nos coeurs soudain tristes
La nouvelle s'élance, fait le tour des chambrées
Tous les forums s'animent dans le jour déclinant
Les acclamations se font murmure, certains s'en vont pleurant
La fin d'un monde que nous voulions différent
Sombrement, les prophètes devisent
Certains avaient prédit cette assimilation
La lente conversion de nos valeurs jadis fières
Certains prétendent encore que cette voie nouvelle apportera victoire
mais le cœur n'y est plus
Nous sommes désemparés
Nombreux sont maintenant ceux qui errent dans les doutes
Pour qui les triomphes passés ont soudain goût de cendres
Et nos anciennes convictions, maintenant mises à bas
Dans la nuit même, lorsque viendra l'heure prompte
ou la trahison dans les coeurs peut oeuvre sans encombre
nombreux seront ceux à abandonner le combat
voyant leur idéal perverti, divisé
peu à peu contraint de se fondre dans la multitude
pour l'heure nos contemplons le globe déclinant
Son disque entamé nous semble soudain annoncer une éclipse

Mais toutes les avanies ne nous épargnent pas
alors même que, pied à pied, lentement
nos troupes aux belles armes progressent infimement
notre californide, dont les pensées connaissent la prudence
ose enfin l’indicible
ouvre les portes scées et installe l’ennemi
en camps d’entrainement au cœur de nos citadelles.
Et voici que les nôtres, oublieux de l’impétueuse vaillance
voient s’installer en eux la bannière carré rayonnante de victoire
nos anciens héros aux pouvoirs étendus
ne peuvent s’opposer à cette déferlante
et de nouveaux convertis, oublieux des combats
ignorants de l’histoire, étrangers à nos lices
viennent en nos cités commercer avec ceux
qui trahirent jadis et sentirent le déshonneur
étreindre leurs coeurs félons au fond de leur poitrine.
Pour nombre de héros, aux conseils avisés
C’est une atroce douleur qui envahit corps et âme
nombreux jugent insensés
ceux qui ont construit ces méprisables et fragiles murailles
censées contenir l’ennemi au cœur de nos places sures
et ses troupes nous raillent dans nos rues bien construites
Honte à vous, les pommés, vils sujets d’opprobre
qui n’avaient d’imposant que la seule apparence
où est donc de vos armes le feu dévorateur ?
Le doute aux bras puissants étreint nombre de preux
alors que l’irréprochable Raskin est fauché par le génie ténébreux
craignant de voir renverser notre citadelle bien bâtie
Steve, semblable aux dieux, fourbit des armes luisantes
annonce à grands fracas des batailles lointaines
le héros, devant nous, se méprend, et bredouille
il avoue retard inattendu pour des troupes nouvelles,
ces fléaux des mortels
qui de nouveaux félins devaient mettre à jamais l’ennemi en déroute
préparant des deuils pour Bill à l’âme riche
et changeant la bannière qui flotte sur nos âmes
porte un coup formidable aux sources de la vaillance
brisant sur le champ nos âmes et notre ardeur
le courage de tous s’est abattu à nos pieds
Car le mac a présent, dans tout l’éclat de sa force
n’est plus au premier rang le pasteur des armées
de nouveaux généraux, pactisant avec Bill
font allégeance aux deux camps en vassaux du grand Steve,
se retirant dans le groupe des siens pour éviter le génie de la mort
le californide abandonne ses troupes,
rejetant son regard vers d’autres terres vierges,
assurant sa mémoire aux prix des âmes grises
de ceux qui crurent en lui et voient que la victoire
ne pourra qu’être acquise au prix de notre honneur.
Pourra t’il régner sur nous a qui l’âcre destin à donné, de la jeunesse à la vieillesse, de dévider le fil de pénibles combats ?