Chant 2 - L’ascencion et la chute
images-6


Depuis la boucle infinie où se dresse son trône
Le Californide observe la mêlée avec amusement:
ses forces sont immenses, ses ressources inégalées,
ses murailles infranchissables, et ses fils, semblables aux Dieux,
sont l’orgueil des nations.
Nulle armée n’est alors comparable à la sienne,
tous jalousent en secret son armée redoutable,
le terrible Mac, abondant en ressources de vie, cher aux hommes,
enfanté de sa mère Lisa unie d’amour, d’étreinte et de colère
avec la déesse Xerox à la demeure austère.
Jamais alors le doute n’ébranla le cœur de Steve
au fond de sa poitrine.
Le divin Woz, égal des dieux,
recevait avec lui Bill le perfide à la table de la fraternité,
ne prenant pas garde au fracas des combats annonçant,
comme le tonnerre qui roule sous le ciel bleu,
et les regards s’embuent de crainte à l’idée de la fureur des nuées,
la survenue de jours plus rudes sous les feux du soleil.
Mais en ces temps troublés
Steve lui-même faisait montre d’une fureur excessive,
et personne ne pouvait se mesurer à son emportement.
Le magnanime Raskin, le plus rusé des hommes,
l’irréprochable Engelbarth, à l’âme illuminée,
et nombre de génies
au nom gravé à jamais dans le corps des machines,
tiennent fermement la place,
illuminant l’avenir de leur volonté d’airain.
Le divin Woz cependant, si richement doté,
entrevoit les nuées qui assombrissent les auspices,
et comme le sage qui de paroles ailées apaise les guerriers,
et qui comme un baume bienfaisant allège les âmes
chargées de l’impétueuse vaillance,
songe à quitter la place pour fonder d’autres rêves.
Mais les terres pommées s’accroissent sans relâche,
vient le jour où les petits royaumes rejetés dans l’oubli
par le géant dArmonk,
ne peuvent faire obstacle au choc des anciens pionniers.
Mais voici que, comme le lion mis en déroute
par les nuées de moustiques
miné par les ruses sinistres de l’ogre de Redmond,
l’empire se retire, réintégrant ses lices.
Comme le dos de l’océan sous la caresse de la Lune se retire,
dévoile à nos yeux les étranges plaines sises sous sa garde scée,
le retrait de l’empire laisse champ libre à l’homme à l’esprit retors,
car Bill aux mille ruses envoie ses émissaires,
fait milles promesses ailées,
milles présents somptueux,
promettant siècles de paix,
forgeant des armes brillantes
pour le repos de l’âme du californide abusé.
C’est le cœur léger que l’irascible Steve voit croître les nuées dissimulant les desseins de Bill à l’âme funeste.