Quels indices pour observer et confirmer
l'existence d'une vie extraterrestre ?


Dernière mise à jour: 9/01/2006



Les chercheurs ont ils trouvé des preuves dans les météorites ?
Aurions nous déjà détecté de la vie sur Mars ?
Quels sont les signes indiquant la présence d'une vie ?


Les chercheurs ont ils trouvé des preuves dans les météorites ?

Comme notre planète reçoit chaque année plusieurs centaines de tonnes de matériel météoritique, l'analyse des échantillons les plus remarquables a t'elle livré, outre des informations sur la composition des planètes et l'histoire du systèle solaire, des informations sur la présence de vie?
Ces informations sont des deux types:
- la présence de molécules prébiotiques (acides aminés, quinones...) est avérée dans les météorites.
- la présence de reliquats d'êtres vivants à l'état fossile reste encore âprement discutée.

Les principales difficultés à résoudre en présence de structures ressemblant à des microfossiles dans des météorites sont de 2 ordres:
  • s'agit il de structures qui peuvent être d'origine purement minérale ? (Comme le disait JD Bernal, rien ne ressemble plus à certain fossiles que des concrétions ou critallisations purement minérales).
  • Si les échantillons observés sont d'origine biologique, peuvent ils résulter de l'activité de micro-organismes terrestres (s'agit il de contaminations ?)
Seule une réponse négative à ces deux questions établit l'origine extraterrestre des fossiles observés, et donc l'existence d'une vie extraterrestre.

Des structures biomimétiques ont été découvertes dans de nombreuses roches:

  • d'origine martienne comme ALH84001 ou EETA 79001:  les résultats obtenus sont controversés, basés sur plusieurs indices d'activité biologique: présente de carbonates, de cristaux de magnétites d'origine bactérienne (Kathie L & al., 2000) et de microstructures ressemblant fortement aux nanobes récemment découverts sur notre planète (Folk & al., 1997, 1998). Toutefois, chaque indice peut séparément être explicité par une origine minérale, et les nanobes observés ne sont pas encore considérés comme probants. Le plus grand point d'interrogation vient de ce que ces météorites ont été receuillies après plusieurs milliers d'années de présence sur notre planète: impossible dès lors d'exclure formellement la possibilité d'une contamination par des organismes terrestres, même inconnus.
  • Venant de l'astéroïde Vesta: la météorite Tataouine, tombée en 1931, a permis une étude comparative entre des fragments receuillis après sa chute puis en 1994. Ces analyses montrent clairement que des contaminations terrestres peuvent se développer de façon très rapide et donner plusieurs des éléments observés sur ALH84001. Toutefois, ces résultats montrent aussi que des formes de vies nanométriques terrestres existent bel et bien, peuvent être cultivées et doivent être prises en compte pour exclure toute possibilité de contamination terrestre d'un échantillon. Cf l'étude de Philippe Gillet, de l'ENS de Lyon.
  • Venant de la Lune:  des reliquats d'origine biologique ont été identifiés dans des échantillons lunaires (Zhmur & al., 1999) prélevés sur la lune par des sondes soviétiques Luna et conservés scellés, ce qui exclut a priori tout risque de contamination. Les organismes décelés ont donc soit une origine terrestre, ce qui valide la théorie des transports de formes de vie par météores interposés, soit une origine extraterrestre (martienne ?) ce qui serait encore plus fascinant. Toutefois, l'aspect des fossiles retrouvés tend plutôt vers une origine purement terrestre, ces deniers ayant effectué le voyage Terre-Lune, ce qui, pour être inhabituel, n'est pas inexplicable...
  • Le 2 aout 2004, l'équipe de Richard B. Hoover (exobiologiste, spécialiste des formes de vies extrémophiles dont il a découvert, avec Helena Pikuta, de nouvelles espéces dans le lac Moho), du NSSTC (NASA) a annonçé (Denver, Colorado, SPIE - symposium international des sciences et technologies de l'optique- Instruments, Methods, and Missions for Astrobiology VIII, Conference 5555) la mise en évidence dans la météorite d'Orgeuil de cyanobactéries fossilisées évoquant la structure feuilletée d'un stromatolithe. Contrairement aux observations réalisées sur la météorite Martienne ALH84001, la taille des micro-organismes fossilisés est comparable à celle des formes terrestres connues. Les images ont été obtenues en Juillet en microscopie electronique à balayage, et le matériel observé a pu être analysé par spectroscopie (instrument EDAX).

    L'interêt de cette découverte est qu'elle exclue la possibilité d'une contamination des échantillons observés: les cyanobactéries dépendant de la lumière solaire et ne peuvent coloniser l'intérieur obscur d'une roche. De plus, l'histoire de la météorite d'Orgeuil (ou plutot des différents fragments récoltés), récoltée à quelques km de Montauban (près de chez moi!) le 14 Mai 1864, vers 20 h, est parfaitement connue (elle n'est pas restée exposée au sol 13000 ans, comme ALH 84001...). Cette météorite contenait, à l'origine, 20% d'eau... et n'a jamais été immergée.

    Hoover détaille dans sa présentation, qui préfigure une publication majeure dans une revue de référence (à vérifier...), les différents protocoles qui semblent exclure toute possibilité de contamination récente. De plus, il s'agit ici de la détection non pas de quelques micro-organismes, mais d'une communauté de bactéries qui s'édifie lentement sur Terre, ce qui exclu, à priori, une origine terrestre... surtout dans l'échantillon utilisé, qui a du être fracturé (et n'a donc jamais pu être, auparavant, en contact avec l'atmosphère terrestre!).
    Si toute contamination est bien impossible  (espérons le: dès l'origine, des plaisantins du 19ème avait enfouit des graines dans la météorite pour berner les chercheurs de l'époque et, plus près de nous, une vingtaine de références bibliographiques, depuis 1960, font références à des structures biogéniques dans cette météorite), nous serions en présence de la première preuve de l'existence d'une vie extraterrestre. Qui plus est, cette découverte montrerait que les formes de vies seraient identiques sur une vaste région de la galaxie... ce qui corroborerait ma conception d'une zone isobiologique galactique!
    La seule possibilité ne faisant pas appel à l'existence d'une vie extraterrestre serait que la météorite d'Orgeuil soit d'origine Terrestre, arrachée à notre planète voici des millions d'années au niveau d'un stromatolithe, satellisée autour de notre planète qu'elle aurait finit par rejoindre... Hypothèse qui est insoutenable car, en fait, la météorite d'Orgeuil est plus agée que le systéme solaire, et son analyse a montré qu'elle provenait de l'espace interstellaire, au voisinage d'une supernovae...
Dans l'attente de résultats plus clairs et examinés de façon contradictoire, les indices récoltés dans les météotites ne peuvent être considérés comme des preuves, mais comme des pièces à conviction solides. Les recherches doivent se poursuivre à ce niveau, car il serait dommage de s'évertuer à rechercher loin dans l'espace des preuves qui dorment peut être dans les tiroirs des musées (ce ne serait pas la première fois dans l'histoire des sciences....).


Aurions nous déjà détecté de la vie sur Mars ?

Parmis les trois expériences embarquées en 1976 sur les deux sondes Viking, l'une d'elle, nommée "labelled release", a détecté une transformation de matière organique en CO2, laquelle a cessé après chauffage de l'échantillon. Ces résultats correspondent bien à l'activité d'un métabolisme, mais  aucune matière organique n''ayant été détectée par d'autres expériences, les chercheurs en ont conclu, majoritairement mais pas à l'unanimité (quelques uns, ainsi que le responsable de l'expérience, concluant à la détection effective d'une vie de type inconnue sur Mars).
Il est fréquent de retrouver sur le web, en plus mal, des travaux réalisés par ailleur. Mon estimé collégue (puisqu'il est en train de passer sa thèse) Philippe Labrot a très bien décrit, en détail, ces différentes expériences ainsi que leurs résultats. Je ne peut que vous conseiller de consulter son travail.

Parmi les nombreux clichés transmis par les robots Spirit et Oportunity, quelques uns montrent des structures énigmatiques qui peuvent être interprétés comme étant des fossiles... Toutefois, une simple photo ne suffit pas, et il faudra envisager un retour d'échantillon choisis avec de pouvoir conclure...

Sur ce cliché, les deux sphères 'piquetées" et la structure segmentée,
de quelques mm de long, ressemblent fortement à des fossiles.
Toutefois, d'autres analyses et missions sont nécéssaires avant de conclure...

Mars fossils ?

Quels sont les signes indiquant la présence d'une vie ?


Plusieurs indices peuvent révéler l'existence d'êtres vivants sur une planète lointaine. Ils sont basés sur l'existence d'un métabolisme. En effet, tout être vivant, en tant que strcuture organisée, doit pour se maintenir en vie se trouver traversé par un flux énergétique, il doit consommer de l'énergie: c'est une loi de la physique. Il existe plusiers moyens de se procurer de l'énergie, mais ces processus aboutissent à la formation de molécules caractéristiques dont la détection, même à grande distance, dans une atmosphère planétaire peut être un indice, voire une preuve, de vie.

Ces indices sont:
- le dioxygène, produit par la photosynthèse bactérienne, puis végétale, à partir de l'eau. Dans la haute atmosphère, ce gaz forme de l'ozone, O3, qui constitue donc aussi un indice de la présence de vie.  Par spectroscopie, ces gaz, généralement produits en quantités importantes, sont susceptibles d'être décelés à très grande distance. Dans quelques années, de grands telescopes, orbitaux ou au sol, seront capables de rechercher leur présence dans l'atmosphère des planètes  détectées  autours des étoiles "proches" du Soleil. Toutefois, la récente découverte d'une nuage d'oxigène moléculaire O2 au nievau des anneaux de Saturne, formé par l'action du rayonnement solaire sur la glace des anneaux, montre que l'O2 peut aussi se former par des voies abiotiques (mais pas, dans ce cas, au niveau d'une atmosphère planétaire)

- le couple méthane/ammoniac, produit du métabolisme des bactéries anaérobies. Ces gaz, rapidements détruits dans l'atmosphère, doivent être générés en permanence. Bien que des processus géologiques puissent relacher du méthane (ponctuellement...), les chercheurs considèrent que la détection de méthane et d'ammoniac est une signature d'une activité microbienne. On peut remarquer, à cet égard, que l'atmosphère des planètes géantes (dans laquelle je persiste à voir un milieu éminemment favorable à une vie microbienne) contient à la fois méthane et ammoniac...
La récente identification de méthane dans l'atmosphère martienne vient de relancer le débat sur l'existence éventuelle de microbes martiens enfouis dans les roches de cette planète.

- A la surface d'une planète (ou même dans son atmosphère ?), l'activité de molécules largement répandues chez les êtres vivants, du moins ceux que nous connaissons:  les pigments de la phosotsynthèse, où même, bien plus répandue car touchant l'intégralité des êtres vivants terrestres, l'activité d'une enzyme du métabolisme comme la phosphatase (Kobayashi & al., 2004).