Le diabète pour les nuls

Dernière mise à jour: 11/04/2002

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Vous avez du mal à comprendre toute la terminologie qui accompagne le diabète et ses manifestations ? Alors voici une tentative pour expliquer clairement et simplement les choses (quitte à passer sur des détails qui peuvent avoir leur importance)

 

Acte 1: quand est ce qu'on mange ?

Dans votre corps, tous vos organes sont formés de cellules. Chaque cellule est un être vivant qui naît, se développe, peut se reproduire... et doit se nourrir! Nos cellules sont friandes de glucose, un sucre qui leur est apporté par le sang. Ce sucre provient de nos aliments, et c'est là tout le problème: nos cellules sont des goinfres, elles n'arrêtent pas de bâfrer à volonté et doivent donc être nourries en permanence, même en dehors des repas.

Le sang doit donc toujours leur apporter ce qu'il faut de glucose, mais pas trop car, c'est bien connu, le sang trop sucré accroche dans les artères comme le caramel s'incruste dans la poële... Si par contre les cellules n'avaient pas leur ration de glucose, elles se mettraient illico en grève et commenceraient à détruire leur outil de travail pour s'en nourrir, ce qui ne peut pas durer très longtemps.

Acte 2 : Quand le pancréas va, tout va

Pour nourrir les cellules même quand on ne mange pas, il faut un stock de sucre que l'on distribuera selon les besoins. Ce stock, c'est le foie, ce gros organe mou en forme de béret basque. Cependant, il ne faut pas trop de sucre... alors qui va contrôler cela ?

Camouflé sous l'estomac, un organe qui ressemble à une vielle éponge, le pancréas, fabrique, entre autres, deux produits qui règlent la disponibilité du sucre:

Si vous avez suivi, vous devinez ce qui se passe lorsque vous mangez (de l'insuline est produite) et lorsque vous ne mangez pas (du glucagon est produit). A eux deux, ces produit maintiennent vaille que vaille le sucre dans le sang à une valeur voisine de 1g/l, et tout le monde est content.

Acte 3: Quand l'insuline se débine (les insulino-dépendants)

Il arrive parfois que les cellules du pancréas qui fabriquent l'insuline soient détruites. Du coup, plus d'insuline, le sucre ne rentre plus dans les cellules qui ont faim, se mettent à bouffer n'importe quoi, perdent leur eau et un beau bordel s'installe qui mène tout droit au coma par déshydratation. Heureusement, avant d'être transformé en momie, l'organisme émet divers signaux d'alarme, les symptômes. Évidemment, cela se voit très vitre, à partir du moment ou il n'y a plus assez d'insuline...

Pour arranger les choses, il suffit de fournir l'insuline que le corps ne fabrique plus. Deux problèmes cependant:

Acte 4: Les cellules font de la résistance (les non insulino dépendants)

Petit à petit, les cellules avides de sucre vont décider que l'insuline devient encombrante et ne vont plus répondre à ses appels du pied: fermant leur porte à insuline, elles n'acceptent plus le sucre (dont elles ont besoin, c'est con une cellule!). Résultat: l'insuline s'accumule dans le sang, le sucre aussi et de nouveau un beau bordel s'installe...

Cependant, il ne faut pas croire que toutes les cellules se passent le mot: c'est petit à petit que la révolte anti-insuline fomente son noir complot. Tout d'abord, on voit juste que le sucre rentre plus mal dans les cellules et reste un peu plus longtemps dans le sang après manger. On appelle cela l'intolérance au glucose. Comme souvent, l'intolérance conduit à la fermeture des frontières: l'insuline est de moins en moins acceptée... En réaction à ce trop plein d'insuline inutile qui reste dans le sang, un vrai déshonneur, les cellules fabricantes d'insuline du pancréas ne peuvent supporter le sentiment de leur inutilité. s'exclamant "être, ou n'être pas ?", elles se font hara-kiri: le taux d'insuline chute alors, mais de toute façon cette molécule ne servait plus à grand chose... Et le sucre s'accumule dans le sang...


 

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