Ailleurs et demain...
Ailleurs et demain...
Les futures missions pour Titan restent bien entendu tributaires des budgets alloués à la NASA, toute mission autre que majoritairement ’américaine étant illusoire dans un avenir prévisible.
Une mission envisagée consiste en un orbiteur dédié se satellisant autour de Titan et cartographiant en détail sa surface, tout en étudiant son atmosphère. Il serait intéressant d’y inclure des appareils susceptibles de révéler l’existence de formes de vies profondes, et qui sont également à l’étude pour l’exploration du satellite Europe et, peut être, d’Encelade.
Les ingénieurs du JPL proposent depuis 2002 d'utiliser pour l'exploration de Titan un ballon dirigeable, l'aerover. En effet, l'atmosphère dense de Titan se prête fort bien à l'utilisation de ballons, qui peuvent rester de faible taille et assurer une bonne sustentation. Ce ballon de 10 m de long sur 2,5 m de diamètre serait gonflé à l'hélium et pèserait 100 kg, transportant une charge utile d'instruments à une altitude variant entre la surface et 10 km et capable de boucler un tour de Titan en une à deux semaines. Le Ballon serait capable de se poser grâce à une roue "gonflable", capable de la faire assolir sur toutes surfaces (roches, glaces, voire étendues liquides... cette idée datant en fait de 2002, avant Cassini-Huygens).
L'appareil prendrait des vues, et serait capable de réaliser des analyses basiques sur les terrains ou les sites les plus dignes d'intérêt. Remontant ensuite dans l'atmosphère, il pourrait transmettre ses résultats vers la Terre ou vers un orbiteur servant de relais. Les matériaux capables de résister au froid de Titan sont connus, disponibles ou à l'étude.
Bien que le JPL soit discret sur ce sujet, il m'apparaît évident que la seule source d'énergie susceptible d'être employée pour alimenter longuement des instruments sur Titan ne peut être (comme pour Cassini et Voyager) qu'un générateur à radionucléides (au plutonium).
Certains chercheurs et industriels (J. Nott, 2009) proposent de considérer Titan comme étant l'astre du système solaire dont l'exploration doit être prioritaire. Malgré son éloignement, son intérêt en tant que "semi-planète" motive des explorations robotiques poussées. J Nott envisage même (pdf de son article) une exploration humaine du satellite, ce dernier présentant à cet égard des avantages uniques (en compensation d'un éloignement monstrueux...):
- une pression atmosphérique confortable, excluant le recours à des équipements pressurisés
- une atmosphère suffisamment épaisse pour protéger efficacement des rayonnements solaires et cosmiques
- la présence locale d'eau en grande quantité, à partir de laquelle obtenir du dioxygène est simple.
- une faible gravité permettant d'utiliser facilement des équipements "lourds".
- la présence d'un cycle du méthane, analogue au cycle de l'eau terrestre, générant des paysages relativement familiers.
- la possibilité d'existence de formes de vie exotiques (ou non)
Toutefois, cet auteur règle un peu vite le problème de la température et de l'obscurité, même s'il reconnaît que les techniques actuelles de propulsion (un voyage vers Mars durerai entre 6 et 9 mois, et Titan est situé... six fois plus loin) ne permettent pas d'atteindre raisonnablement avec un équipage humain les environs de Saturne...
Vue d'artiste de l'aerover explorant Titan. JPL
Vue d'artiste d’une mission a destination des satellites lointains de notre système solaire. JPL